Valérie, Chef de pub

Valérie pose rue Furstenberg dans le 6ème à Paris. 

Elle porte une chemise Zara, un short noir, une veste vintage de chez Wochdom, un manteau H&M, un sac Mina Colette, des chaussures Karine Arabian et des Ray-Ban Wayfarer.

Peux-tu nous expliquer en quelques phrases en quoi consiste ton job ?

Je dois établir des stratégies de communication et publicitaires pour des annonceurs.

Quelles sont tes responsabilités dans l’agence ?

La réussite des campagnes pub : souvent une ou deux séries de campagne dans l’année et ensuite nous suivons tout le quotidien du client et ses besoins en outil de communication divers (conquêtes, fidélisation).

Quelle est ta journée type ?

Je travaille sur plusieurs projets en même temps, je n’ai donc pas de journée type, si ce n’est la coordination de plusieurs métiers photographe, production pour les campagnes de communication, ou créatif, concepteur rédacteur pour la fabrication de manière plus quotidienne.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

La polyvalence, la confrontation avec d’autres métiers créatifs, la partie “brainstormerie” pour renouveler les idées.

As-tu une anecdote amusante à nous raconter ?

Il y a quelques mois, mon boss me parachute sur une proposition de spot télé à faire pour un de nos clients (que je ne connais pas). Plutôt à l’aise avec la créa, l’idée de la défendre devant l’équipe de direction du client me paraît plutôt excitante. Sauf que pendant la réunion, et comme personne ne m’a présenté les intervenants, je sens une des personnes présentes un peu réticente (bien que le reste de l’assistance approuve les idées). Ses arguments ne me semblaient pas particulièrement pertinents, je monte au front, prenant ce dernier pour un Directeur Artistique vexé de ne pas avoir eu son mot à dire sur la créa et démonte ses arguments un à un, de manière peut-être un peu catégorique. Je sens mon boss, en face de moi, se marrer mais ne comprends pas trop pourquoi… En sortant de réunion, nous nous retrouvons mon boss et le directeur des médias dans l’ascenseur où ils m’expliquent enfin que la personne que j’avais pris en grippe, n’était autre que le PDG de la société ! Gloups !

A ton avis, quelles sont les 3 qualités pour réussir dans le métier ?

L’autonomie, la rigueur, l’adaptabilité.

Est-ce que le milieu de la pub s’est éloigné de l’univers de

99F

?

Rien à voir ! Cette époque où l’argent coulait à flot, où les créatifs étaient des stars le nez dans la poudre et 6 mois sur 12 les pieds dans l’eau en Afrique du Sud est révolue même dans les grosses boîtes de pub comme Publicis, Euro RSCG etc. L’ère du ” si tu ne passes pas à la télé, ta marque n’émergera pas” est obsolète notamment avec l’explosion du web dans les années 2000. Les annonceurs ont ainsi diversifié leurs investissements publicitaires, les budgets alloués à chaque média ont donc logiquement diminué.

Quels conseils aurais tu aimé avoir avant de démarrer dans le milieu ?

Aucun en particulier car le conseil peut s’avérer bloquant, je préfère expérimenter par moi-même.

Pour quelqu’un qui débute tu lui conseilleras d’aller plutôt dans une petite ou grande agence ?

Très honnêtement cela dépend beaucoup de sa propre ambition et de sa personnalité. Si la publicité est vraiment une vocation et que cette personne sort d’un cursus intéressant, je lui conseillerais de travailler dans une grande agence, sachant qu’il va y donner ses jours et ses nuits. La petite agence correspondra plus à une personnalité indépendante, aimant la polyvalence et relever des défis.

Quel fut ton plus gros challenge dont tu es particulièrement fière ?

De manière générale : “vendre” une créa ! Nous travaillons dans 2 sphères tellement différentes, que les points de tensions et de désaccord sont souvent présents avec l’annonceur ! On se heurte souvent à un peu de frilosité de leur part, compréhensible car parfois l’agence est trop centrée sur la créa et le client trop centré sur ses objectifs Roiste (retour sur investissement), forcément ça peut bloquer !

Depuis combien de temps existe ton blog « Call me Georges » ? Depuis 2 mois de manière publique, depuis 2 ans en circuit fermé.

Peux-tu nous expliquer le concept ?

L’idée est venu d’un de mes meilleurs amis qui travaillant trop pour se plonger dans l’offre culturelle parisienne et me voyant toujours sortir à droite et à gauche, m’a demandé de lui faire une sélection hebdo des choses à voir et à faire à Paris. Ce que je lui ai fait pendant quelques mois par mail pour le développer ensuite sous forme de blog, d’autres personnes me demandant la même “faveur”. Et puis l’idée que finalement cela pouvait intéresser encore d‘autres gens pas forcément dans mon cercle m’a poussé à le matérialiser un peu plus “proprement”. La sélection est bien évidemment subjective, un peu dans l’esprit “qui m’aime me suive” et pour seuls leitmotiv la qualité (qu’on aime ou non) et la curiosité.

Où trouves-tu tous ses bons plans et surtout est-ce que tu vas voir tous les spectacles, expos et concerts ?

En presse française et étrangère, sur le web aussi évidemment. Je ne peux évidemment pas tout voir, pour des questions de temps mais aussi de dates de spectacles qui ne sont pas encore sur scène par exemple, mais quand je parle d’événements non vus, lus, etc, je connais le travail des gens dont je parle.

En plus de faire la pubeuse, de blogger, tu es djette !

C’est une micro activité, voire même pas une activité du tout ! Je le fais un peu dans le même esprit que “Call Me Georges”. C’est plus un appel à la personnalité qu’une vraie activité. Et il faut dire que j’ai mon amoureux à mes côtés (chictype.fr) qui est le garant de mon succès!

Peux-tu me donner TA bonne adresse à Paris, Londres et NYC ?

Paris : Le look, 17 rue Martel (Paris, 10ème) pour sa cuisine, pour Ludivine et le petit air new yorkais où tout ce qui s’en dégage est absolument cool !

Londres : The double club, 7 Torrens street. Un club éphémère sponsorisé par Prada mis en décor par l’artiste Carsten Holler : mélange d’identité africaine et anglaise en version hype.

NY : Le flea market de Chelsea

Qui est ton principal fournisseur de fringues ?

Surtout pas de principal, sinon c’est le total look ou pire le bon goût assuré, pas assez risqué pour moi !

photos: claire pathé